Médecins Sans Frontières
par exemple ou à Aide et Action, devenue Action Education, une
association que je suivais depuis plus de 30 ans. Mon action
consistait à parrainer un enfant dans une école. Je lui envoyais aussi
des petits mots et je recevais du courrier et des petits dessins de sa
part.
Et aussi Survival International, association pour laquelle nous avions
fait des concerts de soutien avec mon ancien groupe Dolly, à
l’initiative de Laurent « Doc » Muller ancien batteur du groupe Aston
Villa. Il serait intéressant de lui proposer ce projet aussi, si ce n’est
déjà fait, car il œuvre grandement dans l’ombre lui aussi et aurait
beaucoup de choses à partager sur le sujet.Et enfin avec Dolly&co,
nous participions à des concerts de soutien pour les orphelins
du Burundi, par le biais de l’association nantaise Abana, encore
très active aujourd’hui. Avec Dolly, nous avons également fait de
nombreux concerts caritatifs dont Solidays par deux fois. Mais là,
je vais vous parler du Secours populaire. Alors pourquoi le Secours populaire ? En fait, pendant le confinement, j’ai vu sur les réseaux sociaux qu’un ami s’était
lancé dans le bénévolat au Secours populaire à Paris, dans le 18ème arrondissement,
juste à côté de chez moi. Cet ami, c’est David Fargier, qui est aussi l’auteur de deux textes
dans mon répertoire, dont « Allée des Tilleuls », présent sur mon premier album solo. Sa
démarche m’a impressionnée, et après le confinement (mais on était toujours sous Covid),
je lui ai posé quelques questions, ça m’a intéressée. Il m’a proposé de venir prendre l’apéro
le lendemain chez lui, et de passer le prendre avant au Secours Pop. J’y suis donc allée,
il venait de passer de bénévole à salarié au niveau du management, à la direction de la
distribution alimentaire. Quand je suis arrivée, il y avait beaucoup de monde et ils manquaient
de bénévoles. Je me mis à leur service, ne sachant trop quoi faire au début, et finalement,
ça a été assez limpide. Je suis revenue le lendemain et les jours suivants. C’était au mois de
juin 2021 et j’y suis retournée environ trois fois par semaine, car j’avais beaucoup de temps
: je me suis mise en pause musicale à ce moment-là, puisque la tournée de mon album «
L’horizon », sur lequel j’avais passé quatre années de travail, a été, un peu comme beaucoup
d’artistes, brièvement et brutalement arrêtée. Du coup j’avais du temps, d’autant que je
n’avais pas le moral au niveau artistique et pas d’énergie à mettre là-dedans, la situation
m’avait un peu coupé les ailes et je me suis dit que ce serait une bonne occasion d’arrêter
de me regarder le nombril et de me rendre utile, J’y allais trois fois par semaine, donc.
Nous sommes bénévoles et nous devons accueillir les bénéficiaires de manière à ce qu’ils
se sentent bien. Il faut être à l’écoute des gens qui ont envie de parler. Certains n’ont pas
envie de parler, mais d’autres en ont envie, il faut être à l’écoute, les mettre à l’aise, enlever
ce sentiment de gêne qu’ils pourraient avoir en arrivant … ce que j’aime, justement, à la
distribution alimentaire du Secours populaire de Paris à Montcalm, c’est que c’est un libre-
service. Les gens viennent, prennent leur caddie et font leurs courses. Nous on leur propose,
et ils disent oui ou non selon leurs besoins ou leur désir. Il y a un rayon épicerie sèche
avec les produits FEAD car le Secours populaire est habilité à distribuer les produits livrés
par l’intermédiaire du Fonds Européen d’Aide aux Démunis (FEAD, donc) mais il y a aussi
tous les produits frais, ce que l’on appelle, « la ramasse ». Ce sont les dons de particuliers,
mais surtout des produits frais donnés par des grandes surfaces, ou des plateformes de
distribution, les commerçants du coin aussi.
Le matin, donc, s’effectue le tri des produits et la mise en rayon et étals. Moyennant 2 euros
par personne, selon la composition familiale, à raison d’un passage toutes les 3 semaines, le
but du bénévole accompagnant c’est que le caddie soit bien rempli de produits dont le
bénéficiaire a besoin ou envie.J’aime beaucoup cette approche complémentaire de ne pas
avoir à donner des colis « tout prêts ». Laisser le choix à la personne de prendre ou pas
selon sa consommation, sa religion, sa culture, faire aussi découvrir des produits qu’ils ne
connaissent pas forcément… car on fait aussi des dégustations,pour faire connaître des
aliments que moi-même je découvre parfois. Paradoxalement, tout ça est extrêmement
enrichissant, et apporte beaucoup.
Lorsque j’ai commencé à m’investir, nous étions dans une période où on se sentait tous un
peu inutiles. Pour ma part, je n’arrivais plus à écrire, donc ça a complètement décentralisé
ma problématique artistique, mes angoisses. Ça désacralise beaucoup, ça fait énormément
relativiser, et on se sent utile. Il faut savoir que chaque jour, il y a entre 90 et 100 passages
de bénéficiaires, chaque caddie pouvant être pour une personne ou une famille de 2 à 9 ou
11, selon la composition familiale. Nous distribuons des produits d’hygiène, des produits
alimentaires, l’épicerie sèche, des produits frais, les fruits et les légumes, de la viande, du
poisson, du lait, du beurre, des œufs, des yaourts, du fromage… des produits bébé aussi,
des couches, du lait en poudre, des petits pots quand il y en a… on est vraiment tributaires et dépendants des dons et de la bonne volonté des partenaires du Secours populaire
mais en général, c’est bien achalandé. Cela m’a aussi permis de faire connaissance avec
toute une communauté que je n’aurais pas pu rencontrer autrement. Car en dehors des
bénéficiaires, il y a toute la communauté des bénévoles, avec qui j’ai de nombreuses
conversations et de beaux échanges. Les bénévoles sont issus de tous horizons.
C’est vraiment une seconde famille que je me suis constituée et que j’ai le plaisir de
retrouver. J’y vais maintenant au minimum une fois par semaine. J’essaie d’y aller au moins
deux fois, et quand j’ai un peu plus de temps, j’y vais trois fois. J’y vais surtout l’après-midi
pour la distribution, mais c’est aussi un plaisir d’y aller en fin de matinée pour aider à la
mise en place dans les rayons et faire le réassort. Mais même l’après-midi, il y a du réassort
à faire, continuer de mettre en rayon, passer le balai, nettoyer les tables et désinfecter
les chariots, accueillir les bénéficiaires. Il y a aussi des gens qui amènent des jouets ou
des cahiers et des crayons, que l’on met à disposition des enfants. Pour en revenir aux
bénévoles, j’apprécie vraiment cette possibilité de rencontres et d’échanges, de
solidarité entre nous également. De belles amitiés sont nées grâce au SP. Il y a une infinie
variété de bénévoles. Certaines personnes travaillent en entreprise et ne peuvent venir que
le samedi. Il y a des agents immobiliers, comme des agents d’entretien, ou des personnes
sans emploi qui viennent temporairement en parallèle de leur recherche. Beaucoup
d’étudiants et d’étudiantes aussi …
Le bénévolat c’est donc, en plus d’être utile, l’occasion de faire de belles rencontres. Il arrive
qu’en fin de journée on se retrouve autour d’un verre pour discuter et échanger.
Des petits moments privilégiés que je n’aurais sûrement pas eu l’occasion de connaître si
je ne m’étais pas lancée dans cette activité. Je suis contente que vous fassiez un sujet là-
dessus. Si cela peut inciter à faire du bénévolat, sans attendre la retraite, c’est parfait. Parce
que finalement, c’est juste quelques heures dans une journée, ou une journée dans le week-
end. Au Secours populaire, on peut aussi faire ce qu’on appelle « le vestiaire », la distribution
de vêtements. Il y a aussi de l’accompagnement éducatif pour les enfants, l’aide aux devoirs,
l’aide administrative, pour les papiers, aider à faire toutes ces démarches, la traduction… il y
a aussi les vacances, pour les enfants et/ou les familles qui ne peuvent pas partir, que ce soit
pour une semaine ou une journée dans l’année. Il y a aussi des familles qui accueillent des
enfants pour les vacances. Également est proposé ce qu’on appelle les Pères Noëls Verts,
des lieux de distribution avec les cadeaux, et la Chasse Aux Œufs à Pâques, souvent une
course aux œufs avec des cadeaux dans un parc à Paris, et le muguet, que l’on vend en
mai sur les trottoirs parisiens, ce qui permet d’acheter des denrées qui manquent. Car il y a
toujours besoin de matériel, de nourriture, de quelque chose.
En fait, il y a toujours besoin !
Voilà quelques exemples d’activités du Secours populaire. Vous pouvez tout retrouver sur le
site internet, Sur le site, il y a un onglet « je deviens bénévole », si vous voulez le faire, c’est
très simple et il y a des antennes dans toute la France. Et pour Paris, si vous voulez nous
faire un petit coucou rue Montcalm, vous pouvez également faire votre demande en direct,
sachant que l’antenne d’accueil principale est passage Ramey et qu’il y a d’autres antennes
sur Paris. C’est une association que je trouve vraiment très organisée, qui fonctionne avec
des gens compétents, humains, qui réactualisent leur mode de fonctionnement en fonction
de la demande ou de l’actualité.
Si cela peut inciter des personnes à s’engager dans cette activité, j’en serai ravie, il est
tellement important de s’entraider, de se réconforter les uns les autres au lieu de se conforter
tout seul … Merci !